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Communiqué syndical : LE BATEAU IVRE

« Ce que nous exécrons le plus dans les autres ce sont nos propres vices »

Baudelaire

La récente démission de six vice-présidents de notre université a quelque peu surpris. Saisis d’un étonnant éclair de lucidité, ils ont soudainement pris conscience de nombreuses dérives déjà manifestes depuis longtemps et qu’ils avaient jusque-là couvert de leur silence. Dans un catalogue à la Prévert, les protagonistes de cette démission collective énumèrent tous leurs griefs vis-à-vis de la Présidence actuelle, et plus particulièrement du Président de notre Université, Monsieur Jean-Luc Dubois-Randé.

Évidemment, la ficelle est un peu grosse et personne n’est dupe sur les objectifs de cette démission et de cette mise en scène. Nul besoin d’être devin pour comprendre ce qui se prépare ! Les ambitions personnelles s’expriment en vue d’élections anticipées.

Or notre Université souffre de maux qui la rapprochent chaque jour d’un bateau ivre où la Présidence confondant l’institution universitaire et une entreprise du CAC mène une politique qui conduit à la fois à la faillite financière mais aussi à la faillite morale. Mais les démissionnaires sont-ils le mieux placés pour en décrire les dérives ? Les symptômes dénoncés ici sont connus et pour certains anciens : manque de transparence, exercice solitaire du pouvoir, clientélisme, etc.

Notre université fait désormais la une de la presse mais pas pour les bonnes raisons.

Les problèmes financiers viennent de loin et ils tiennent tout autant d’une attitude irresponsable que de l’incompétence gestionnaire. Il est toujours facile dans ces cas précis de se défausser sur les autres. Certes l’État a sa part de responsabilité dans cette situation mais lui imputer toute la responsabilité relève d’une stratégie de diversion qui là aussi ne trompe personne. Comment expliquer, par exemple, le recours à tant de prestataires extérieurs alors même que la situation financière était tendue et que l’université possédait en interne les compétences externalisées à d’autres ?

Les problèmes vécus par les personnels sont rarement pris en compte, que cela concerne les conditions de travail sur certains sites (la Pyramide), les allers et retours des enseignants dans des amphis très éloignés de leur lieu de travail, le problème récurrent des salles de cours et toutes les frustrations liées à la promotion et au recrutement.

En fait, pour le Président et son « équipe politique » tout cela relève de l’intendance et ce qui compte ce sont les grands projets institutionnels, on se projette dans des projets plus personnels que collectifs sans se soucier le moins du monde si l’intendance suivra ! La LRU(1) a transformé les exécutifs universitaires en Pharaons dopés au gigantisme institutionnel. C’est le concours Lépine du projet le plus grandiose et en cette matière les imaginations sont débordantes. Mais à quel prix ?

N’est-il pas symptomatique que dans la liste des griefs dressée par les vice-présidents démissionnaires, rien n’est dit sur le vécu quotidien des personnels, sur leurs problèmes concrets. Les Universités, comme bien d’autres organisations, ont enfanté des oligarchies totalement coupées des réalités telles que vécues par les personnels.

Le SNALC a réalisé il y a quelque temps une enquête objective sur la promotion interne à l’UPEC (2). Ses résultats auraient dû interpeler « l’équipe politique » et notre Président, tant ceux-ci révélaient un doute profond de la part des personnels quant au caractère méritocratique des processus de promotion et l’impartialité des instances décisionnaires (pour télécharger le document :  https://bit.ly/4cP4e7k).

Nous aurions aimé que parmi les démissionnaires, dont beaucoup étaient en poste à l’époque, certains prennent ce sujet à bras le corps et engagent une véritable réforme de la gouvernance en vue de répondre aux attentes des personnels enseignants et non-enseignants.

La République ce ne sont pas seulement des incantations ce sont aussi des actes. Nous aurions aussi aimé que lors de la réforme du DUT notre président et son « équipe politique » s’élèvent contre l’approche compétences qui est une insulte à la conception citoyenne qui a toujours été portée par l’université. Lorsque l’on s’attaque pour de mauvaises raisons à des diplômes qui jusque-là avaient porté l’espérance de la promotion sociale, on s’attaque aussi à la République mais les enseignants se sont retrouvés bien seuls et apparaitre comme les bons élèves du Ministère était à court terme plus profitable que de se battre sur l’essentiel et préserver la mission citoyenne de l’université.

Pour se battre pour l’essentiel et préserver les valeurs fondamentales de l’Université, vous pouvez plus que jamais compter sur nous et le SNALC.

Jean-Claude Pacitto

Maître de Conférences

UPEC

Philippe Jourdan

Professeur des Universités

UPEC

(1) Loi relative aux libertés et responsabilités des universités

(2) Université Paris-Est Créteil

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